De La Salle - Castres

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243 ans de présence sur Castres


Pour expliciter ce dernier souhait, nous vous proposons de faire une rapide rétrospective de ce qu'ont vécu les Frères à Castres, depuis 1769 . Cela éclairera pour tous, le sens à donner à l'événement de cette année : que nous ne vivions pas une fin, mais une étape .

 


Les Frères sont arrivés à Castres en octobre 1769, à l'appel de Monseigneur Jean Sébastien de Barral, illustre évêque de cette ville . Dès le début 200 élèves se pressent sur les bancs de la nouvelle école, avec trois enseignants . Ils seront 300 vingt ans plus tard, au début de la Révolution . C'est un nombre important pour une ville de 9000 habitants où la plupart des enfants des milieux modestes, ne sont pas scolarisés . C'est que la population castraise a tôt fait d'apprécier les nouveaux maîtres . La scolarité est entièrement gratuite, les méthodes pédagogiques sont toutes nouvelles car les maîtres ont été formés et ceux-ci aiment leurs élèves, ils cherchent à les éduquer et non à les « dresser » .Les contenus d'enseignement sont ouverts à plusieurs domaines : à l'apprentissage de la lecture (en français et non en latin), à l'écriture et à l'arithmétique s'ajoutent l'étude des poids et des mesures (compliquée à l'époque), à la comptabilité, au chant, au dessin, à l'arpentage ...


Les Frères sont si appréciés qu'ils pourront continuer leur activité au début de la Révolution . Ils ne seront licenciés, en 1792, que sur ordre du Comité révolutionnaire de Paris Ils ne seront d'ailleurs, jamais inquiétés et profiteront de leur relative liberté pour se mettre au service des fidèles privés de leurs prêtres .
Après la Révolution française, les Frères sont appelés à nouveau à Castres à partir de 1805 . Ils y seront les instituteurs publics pendant 85 ans . Au cours de cette longue période, ils continuent à innover pour mieux servir leurs élèves . C'est ainsi que les enfants sont initiés aux Sciences, à l'Architecture, aux travaux manuels . Ils ouvrent des écoles primaires supérieures en 1834, une école professionnelle en 1837, des cours d'adultes en 1847 et des cours d'apprentis en 1867 .


Avec Jules Ferry, l'enseignement public devient obligatoirement laïque . Les Frères doivent quitter leurs écoles en 1890 . Imaginons leurs déchirements et leurs angoisses ! Mais ils ne baissent pas les bras . Aidés par des amis qui recherchent des financements, ils acquièrent des terrains sur lesquels sont installés des centres scolaires dits « libres » .L'école Saint-Joseph est l'un d'entre eux . Il restait un problème !...Pour vivre, ces écoles imposent une « scolarité » ce qui était fondamentalement contraire à la Règle des Frères . Pour rendre cette contribution la plus légère possible, d'une part ils acceptent des conditions de vie d'une extrême pauvreté et d'autre part ils ouvrent un petit internat qui apporte quelques ressources supplémentaires, mais alourdit leur charge de travail.


Une nouvelle épreuve les frappe avec les lois de 1904 qui interdisaient l'enseignement à tout religieux en France . Les Frères n'ont le choix que de s'expatrier ou de revêtir un habit civil pour rester sur place et continuer leur mission . A Castres, la plupart choisirent cette dernière option . Mais ce ne fut pas simple, car la police avait ordre de surveiller étroitement les religieux sécularisés, pour vérifier qu'ils ne vivaient plus en communauté .Certains connurent la prison, d'autres, par sécurité, contractèrent des mariages blancs avec les religieuses du secteur . A partir de 1904, on peut dire que les conditions matérielles des Frères sécularisés frôlaient la misère . Et pourtant leur zèle pour l'éducation des enfants n'a pas faibli . La plupart de ceux que nous avons connu dans notre jeunesse étaient de véritables saints .


Le Chapitre Général des Frères de 1946 mit l'accent sur la préférence que les Frères devaient garder à l'égard du service éducatif en milieu populaire . Pour cela, il préconisait l'ouverture de Sections Techniques . L'école Saint-Joseph de Castres s'engagea immédiatement dans cette voie et ouvrit des classes techniques dès le rentrée de 1948 . Il fallait de l'audace ( ou de la naïveté) pour faire cette création alors qu'aucun professeur n'était compétent, que les locaux appropriés n'existaient pas et que les techniciens engagés n'avaient aucune formation pédagogique . Mais l'audace a payé. Vers la même époque, il faut signaler l'ouverture au Collège, de classes de transition et de classes pratiques, toujours dans le souci d'être présents aux élèves en difficulté .


Et au passage, il est très important de souligner l'ouverture récente de classes de SEGPA alors que des laïcs assurent déjà la direction de l'établissement : c'est un excellent exemple de continuité .


Voilà les grandes étapes qui ont jalonné l'oeuvre des Frères à Castres pendant 243 ans . A chaque coup dur ils ont fait preuve de courage, de lucidité et d'imagination pour continuer au mieux le service éducatif des enfants selon l'esprit lasallien .

 

Aujourd’hui, la dernière communauté va quitter les lieux, mais ce n’est pas l’annonce d’une fin : il faut que l’histoire continue . Et c’est possible car le passage de témoin a été préparé de longue date . Il y a plus de 30 ans, des Frères - et surtout le Frère Patrice Marey – ont décidé de faire confiance aux laïcs pour prendre la relève des Frères devenus trop peu nombreux . Et pour les rendre aptes à prendre des responsabilités, de proposer aux volontaires une formation de longue durée . Le Centre Lasallien de Formation - CLF – a été créé dans ce but, il y a 25 ans et il a formé plus de 2500 éducateurs à la connaissance de St Jean-Baptiste de La Salle, à sa pédagogie, à ses méthodes et à leur actualisation . Dans le groupe scolaire de Castres, la plupart ont suivi ce cursus depuis sa création, dont quelques-uns dès le début . Il leur appartient, avec tous leurs collègues, de prendre le relais pour que soient maintenues les valeurs lasalliennes : être attentif à l’accueil des élèves en situation précaire, proposer l’évangile (intelligemment) à tous ceux qui l’acceptent, préférer la promotion collective à la compétition, favoriser la recherche pédagogique et l’innovation pour lutter contre l’échec scolaire ; et bien sûr, assurer un enseignement et une éducation de valeur . Ces conditions sont exigeantes, mais elles garantissent le label lasallien pour l’établissement, et de plus elles sont valorisantes pour les responsables, pour les enseignants et les éducateurs .D’ailleurs, nous pouvons être rassurés car depuis 1981, la direction du Groupe scolaire est assurée par des laïcs formés …et ça marche …ça marche même très bien ! Nous souhaitons donc que cette dynamique perdure . Et bon vent au Groupe Scolaire Saint-Jo / De la Salle de Castres .

Quant à nous, nous serons très heureux de nous intéresser à la vie de votre établissement, à vos soucis, à vos réussites et à la vie personnelle de chacun de vous .


Frères Augustin Trémolières, Paul Boulet, Pierre Espeilhac
au nom de tous les Frères qui ont oeuvré à Castres depuis 243 ans .
11 juin 2012

 

 

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